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LE THEÂTRE AU SERVICE DE LA PAIX. LE TÔTEM DU THEÂTRE SÉNÉGALAIS

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La Présidence


Son Excellence Monsieur Le président de la République Maître Abdoulaye WADE en présence du Ministre de la Culture Monsieur Amadou Tidiane Wane Accueillant Le Directeur de la Cie les Gueules Tapées pour le sénégal qui gagne

La Présidence soutient Les Gueules Tapées
 
24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 02:25

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 22:07

Appel à candidature

FEST’ART 2013  7ème édition - du 8 au 15 mai

  • Un concours d’écriture
    3 grandes créations
    Des ateliers de formation
    Programme en in
    La décentralisation
    Exposition et animation au village du festival
    Un colloque inte rnational sur la contribution de l’Afrique et de la diaspora sur l’animation du Grand théâtre National du Sénégal 

  •  

La sélection officielle nationale et internationale des groupes artistiques de théâtre désireux de participer à la prochaine édition du FEST'ART Festival International Théâtre pour la Paix est ouverte

Du 8 au 15 mai 2013, se tiendra au Sénégal, la 7ème  du FEST’ART. Les groupes artistiques de théâtre, candidats à la sélection officielle, doivent déposer leur dossier de candidature directement au siège du FEST’ART sis au Centre Culturel Blaise Senghor ou par courrier postale à l’adresse suivante : FESTART BP 7001 Dakar – Médina.

 

LES CRITERES

Sont sélectionnables les groupes artistiques résidants en Afrique qui seront entièrement ou partiellement pris en charge et les groupes artistiques résidents en Europe, en Amérique, en Asie, aux caraïbes ou autres en partenariat avec la coopération de leur pays.

  1. 1. Originalité de la création, parphoto_288-1.jpg le montage d'une nouvelle pièce ou par la réappropriation originale d'une pièce du répertoire.

  2. 2. Recherche d'un nouveau langage artistique au niveau de la mise en scène, de la dramaturgie, de la scénographie.       

  3. 3. Production aboutie, achevée, plutôt qu'un travail encore en chantier.

  4. 4. Groupe artistique relativement peu nombreux (6 au plus pour l’international).

  5. 5. Décors et accessoires peu encombrants et peu lourds

  6. 6. Professionnalisme (maîtrise du métier) des metteurs en scène, chorégraphes, musiciens, comédiens, danseurs, techniciens (son et lumière) et des gestionnaires de groupes.
  7.      

Les groupes artistiques postulants qui ont pris connaissance des critères de sélection et pensent les remplir, doivent faire parvenir à la direction du FEST'ART, un dossier complet par courrier postal fournissant les informations suivantes sur le groupe artistique et le spectacle présenté.

 

Une fiche de distribution renfermant le nom et prénom de chaque artiste ; l’auteur, le metteur en scène, la date de création, la durée, le résumé de l'œuvre théâtrale, la note de mise en scène ; l’historique du groupe, le parcours des artistes et techniciens, la fiche technique comportant toutes les données techniques du spectacle (dimension du plateau, plan de lumière, régie son, décor, etc.) s'il y'a lieu et des photos de scène pour les supports médiatiques

 

LES DELAIS

Le dossier complet doit parvenir au FEST'ART au plus tard, le 30 novembre 2012. Pour les Compagnies étrangères (Afrique, Europe, Amérique, Asie, caraïbes et autres) il serait souhaitable que les spectacles proposés soient vus par au moins un membre du comité de sélection. Donc prière de préciser votre calendrier de tournée. Pour les groupes sénégalais, la sélection définitive se fera au mois de décembre sous forme d'audition.

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 02:29

 fatou-kibe-kaba_0098.jpgElle est encore jeu ne mais son talent s’affirme déjà. Fatou Kiné Kaba, interprète du personnage de Yassine Boubou dans le Sacrifice de Madior que Macodou Mbengue a récemment mis en scène, a un avenir tout tracé dans le quatrième art sénégalais.

 

Elle  n’a pas fait d’école de théâtre, mais Fatou Kiné Kaba n’a rien à envier aux comédiens sortis de l’Ecole nationale des arts. La scène, elle la connaît. Il suffit de la voir incarner le personnage de Yassine Boubou dans Le Sacrifice de Madior pour déceler qu’elle est une comédienne née. Son jeu de scène ne souffre d’aucune hésitation encore moins de balbutiements. Avec une diction parfaite, elle débite ses répliques en professionnelle du quatrième art. Ses pairs en sont conscients. Son talent est inné et tous le savent. La preuve, elle n’est pas passée par un casting pour obtenir son rôle dans le groupe coaché par le metteur en scène Macodou Mbengue. Ce dernier l’a directement contactée après l’avoir découverte lors du festival interscolaire de théâtre qu’organise l’Institut français de Dakar.

Trois éditions de suite, Fatou Kiné Kaba avait fait sensation devant le jury et le public venu suivre cet événement. La troupe du Lycée Blaise Diagne, où elle a fait son cycle secondaire, avait d’ailleurs remporté le trophée de la meilleure technique théâtrale et celui du meilleur spectacle. Quant à Fatou Kiné, elle a reçu le prix de la meilleure comédienne aux côtés de son collègue Papa Alassane Sow qui est parti avec le prix du meilleur comédien. C’était en 2006, 2007 et 2008. Ces consécrations successives l’ont confortée dans sa conviction qu’elle était faite pour les planches. Encouragés par leur succès, ces jeunes comédiens, avec à leur tête leur mentor et metteur en scène, Mactar Diouf, décident de se professionnaliser et  de ne plus s’arrêter au niveau scolaire. La plupart d’entre eux avaient déjà obtenu le bac. Ils  décidèrent donc de mettre sur pieds Baobab Théâtre en 2005. Ils sont aujourd’hui, huit comédiens en plus du metteur en scène, du technicien et de l’administrateur.
 

 

Mais tout avait commencé pour Fatou Kiné Kaba, cinq ans plus tôt avec le club d’anglais de son lycée. Passionnée de théâtre, elle avait fait sa première scène en anglais, encadrée par Mactar Diouf. Et depuis, elle n’a pas arrêté. Ses temps libres, elle les passe non pas à la plage ou en discothèque comme la plupart des jeunes de son âge, mais à lire et étudier. Elle pouvait ainsi amener de bonnes notes à ses parents et s’adonner à sa passion, le théâtre. «Cela m’a permis de développer beaucoup de choses en moi-même. Quand je le fais(le théâtre) je me sens moi. Je me sens dans mon milieu», dit-elle. Son père, comptable de profession, ne prend pas cette activité très au sérieux. Par contre, en sa mère, commerçante de son état, la jeune comédienne a trouvé un soutien sans faille. Son expérience, elle la partage aussi avec des enfants de 8 à 12 ans, à qui elle donne des cours de théâtre tous les dimanches. Peut-être plus influencée par son père qu’elle ne le croit, Fatou Kiné Kaba prend des précautions pour son avenir. Malgré son succès naissant sur les planches et quelques apparitions au cinéma et dans des publicités, elle suit une formation en Banque Finance dans un institut supérieur de la place. «Le théâtre ? Ce n’est pas bien payé ici au Sénégal», affirme-t-elle. Consciente de cela, elle affûte bien ses armes pour réussir sa vie. Sûr que cette étoile naissante des planches sénégalaises, brillera de mille lumières sur les podiums du monde !

agueye@lequotidien.sn

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 23:37

theartre_choix-de-madior.jpg

 

Le Grand théâtre deDakar a accueilli vendredi dernier, la première de la pièce Le Sacrifice de Madior. Le public a replongé dans l’ambiance du royaume du Cayor au temps où, le pouvoir était ce qui comptait le  plus.

 

 

Des cases qui entourent une  grande cour royale, un baobab que l’on aperçoit au loin. Un trône vacant au beau milieu de la concession. Le décor ainsi campé, reproduit le  royaume du Cayor en ses temps fastes. Le metteur en scène Macodou Mbengue  a voulu revisiter le mythe de Yassine Boubou à travers la pièce Le sacrifice de Madior. S’inspirant d’un texte de Ibrahima Sall, il a, vendredi dernier, plongé les spectateurs du Grand Théâtre de Dakar, dans la guerre de succession qui a décimé presque en entier une famille royale. Le roi mort, il lui fallait un héritier. Normalement, c’est l’ainé des fils qui doit accéder au trône après son père. Seulement, personne ne le trouve assez courageux et valeureux pour diriger le royaume. Une dispute éclate alors entre les frères qui finissent par s’entretuer.

 

Pendant ce temps, la sorcière (interprétée par Anne Marie Doliveira) avait déjà réglé la question. Elle sait que c’est Madior (joué par Roger Sambou) qui va accéder au trône. Mais à quel prix ? Avec une voix forte qui semble presque irréelle, elle annonce à Madior qu’il sera Damel du Cayor et Tègne du Baol et que son fils lui succèdera à ces fonctions. Seu­lement, le prévient-elle, «il te faudra payer le prix du sang». Pas n’importe quel sang ! Les esprits réclament celui de son épouse. Décontenancé par ses prédictions, le prince s’en ouvre à ses femmes. Mais en discutant avec elles, Madior se rend compte que la seule qui peut sauver la dynastie et lui permettre d’accéder au trône, c’est sa préférée, Yassine Boubou, la plus jeune de ses épouses.

 

LE PRIX DU SANG
Devenir Damel du Cayor, devient problématique. Toutefois, la femme se soumet volontiers aux exigences des esprits. Elle accepte sans réticence de donner sa vie pour sauver la dynastie et faire de son mari et de son fils encore bébé, Damel et Tègne. Un épisode historique de ce royaume, réalisé dans un échange poignant que le public a suivi en écrasant par moment une larme au coin de l’œil. Tant furent touchants les propos de Yassine Boubou (interprétée par la jeune Fatou Kiné Kaba découverte par le metteur en scène lors d’un festival interscolaire de théâtre) qui convainc son mari de la nécessité de se sacrifier. Grâce à elle et comme le veut la légende, le sacrifice de Yassine Boubou qui s’est donnée la mort, propulse Madior à la tête du Cayor et du Baol. «Le mythe de Yassine Boubou  glorifie la femme par rapport à l’image que l’on a toujours voulu donner à la femme africaine et sénégalaise», explique Macodou Mbengue. Il a fallu une trentaine de comédiens de la compagnie les Gueules Tapées,  de Sorano et de l’Arcots pour donner vie à cette pièce.

agueye@lequotidien.sn

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 19:49

Célébration - Journée internationale du 4e art : Macky Sall invité à traduire en acte le projet culturel du Grand Théâtre national

    gtheatre.jpg

    Le Grand Théâtre national   d e Dakar a organisé avec le ministère de la Culture, du Genre et du Cadre de vie, la 50e commémoration de la journée internationale du théâtre. Ce fut sous le thème «le rôle de la femme dans le théâtre». L’occasion a été saisie pour lancer les activités du nouveau Théâtre inauguré en avril dernier par Me Abdoulaye Wade.


    Pour la célébration de la Journée internationale du théâtre, le Docteur Youma Fall, Administrateur général du Grand Théâtre a accueilli hier, dans son établissement, un public nombreux essentiellement composé d’élèves, d’artistes, de comédiens, de cinéastes, de producteurs et de metteurs en scène, venu «célébrer la femme». Selon Youma Fall, «la femme est au cœur de la dynamique de développement de tout secteur». Pour preuve, rappelle-t-elle, de grandes femmes ont marqué de leur empreinte le quatrième art sénégalais. Ce sont : Fama Diagne Sène, Awa Sène Sarr, Joséphine Zambo… a rappelé l’administrateur du Grand Théâtre national, qui rappelle que «ces grandes figures, ont marqué le quatrième art sénégalais de leur combativité et de leur passion pour le théâtre». Toutefois, constate Youma Fall, «la femme de théâtre malgré le vote de la loi sur la parité cherche encore ses repères». «Rares sont celles qui ont pu donner libre court à leur imagination, à leur talent dans les conditions sociales, culturelles et matérielles», a-t-elle par ailleurs, fait remarquer.

    De leur côté Macodou Mbengue président de l’Institut africain du théâtre section Sénégal et Pape Seck ont évoqué «des malaises grandissants dans le secteur, les difficultés et les contraintes auxquels sont confrontés les artistes et comédiens». Ces difficultés concernent notamment : la formation, le statut des artistes et comédiens, la prise en charge, la loi sur le mécénat, la subvention des artistes et des troupes, le relèvement du budget du ministère de la Culture et du cadre de vie. Aussi,  ont-ils lancé un vibrant appel au Président élu, Macky Sall, pour qu’il puisse traduire en acte le projet culturel du grand théâtre national.


    Venu représenter le ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de vie, Abdoulaye Racine Senghor, directeur de cabinet a tenu à saluer la présence massive des élèves et professeurs dont  la «participation est vue comme une chose positive pour le théâtre». M. Senghor a par ailleurs rappelé que l’Etat a fourni d’importants efforts pour veiller à l’amélioration et à la protection sociale des artistes. C’est par une série de représentations théâtrales qu’a été clôturé cet évènement.


    Écrit par  Par Bacary SAMBOU
    mercredi 28 mars 2012 12:49
    bsambou@lequotidien.sn

    A l’occasion de la célébration de la Journée internationale du théâtre, mardi à Dakar, les acteurs du quatrième art ont exposé les maux qui gangrènent leur discipline. Ils réclament plus de considération de la part des autorités. 

     

    Manque de formation, ou enseignement banalisé, manque d’espace d’expression… La liste des maux du théâtre sénégalais est longue et les hommes de scène en souffrent chaque jour. Mardi, l’estrade du Grand théâtre de Dakar leur a servi de tribune pour revenir sur les difficultés de leur métier. C’était à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la Journée internationale du théâtre. Selon le comédien Macodou Mbengue, le théâtre sénégalais, l’un des plus féconds dans les années 80, a perdu de son prestige aujourd’hui. «Manque de formation avec la fermeture depuis plusieurs années de la section dramatique de l’Ecole des arts et d’espace d’expression pour les acteurs, départ des enseignants en théâtre pour d’autres horizons…», les problèmes augmentent de jour en jour, indique Mbengue, directeur artistique du Festival international du théâtre (Fest’art) par ailleurs président de l’Institut international du théâtre section sénégalaise.

    Le comédien n’a pas non plus raté l’occasion de porter à la connaissance du public la précarité dans laquelle ils vivent. Selon lui, celle-ci se traduit, le plus souvent, par un manque de ressources financières des acteurs. Macodou Mbengue espère que si l’Etat consent à relever le budget alloué à la Culture, les comédiens pourront voir leurs conditions de vie s’améliorer. Abordant la loi du mécénat, le président de l’Institut international du théâtre section sénégalaise a invité l’Etat à poursuivre son action sociale en direction des artistes. 

    Porte-parole de l’Association des artistes et comédiens du théâtre sénégalais (Arcots), Pape Faye convie les autorités à accorder plus d’attention aux revendications des artistes. Sans quoi, pour lui, le quatrième art sénégalais n’ira pas loin. S’il admet que le théâtre est un levier fondamental au Sénégal, le directeur de cabinet du ministre de la Culture, Abdoulaye Racine Senghor regrette de voir les artistes rencontrer des problèmes de prise en charge sociale et médicale. Toutes les pensées se sont alors tournées vers le président de l’Arcots Sénégal, le comédien, Thierno Ndiaye Ndoss. 

    Le Sénégal a fêté la Journée internationale du théâtre sous le thème «la femme dans le théâtre sénégalais». Depuis 1962, la journée est célébrée par les centres nationaux de l’Institut international du théâtre existant dans une centaine de pays. Le cahier de doléances clos, les comédiens sénégalais ont égayé ensuite le public à travers des prestations scéniques époustouflantes.

    Baba MBALLO

    Source walf Fadjri


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    28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 17:31

    En Partenariat avec l'Institut Français Léopold Senghor de Dakar / La Mairie de Dakar/ Le Grand Théâtre National / Le Ministère de la Culture / La direction du Livre et de la Lecture


    Contexte et justification 

    Le théâtre négro-africain, en tout cas dans son expre ssion françai se, est né  sans conteste dans la coulisse de l’école William Ponty de sébikhotane qui fut, à l’époque coloniale, la porte d'entrée française dans le monde des élites locales. Son évolution atteint son apogée quelques années plus tard sous l’impulsion de cette génération d’intellectuelles qui mena le combat vers les indépendances africaines.

    Apres l’avènement des indépendances africaines, le sursaut national imposa aux dramaturges sénégalais, une forme d’écriture théâtrale fortement influencée par l’école française de Corneille et de Racine. Cette expression tragique qui est un genre dramatique noble par excellence, inculqua aux nouveaux citoyens le sens de l’honneur et du devoir et contribua à créer des mythes qui galvanisent et portent le peuple en avant à travers cette pléiades de pièces théâtrales historiques produites pour le bonheur du public.


    Apres cette phase glorieuse de l’écriture théâtrale, la lassitude de certains auteurs à s’enfermer dans une forme qu’ils jugent rétrograde, grandiloquente, tapageuse et faussement historique poussa à sonner la révolte sous la plume d’Abdou Anta KA qui proposa « la fille des dieux » l'œuvre dramatique qui a inauguré le Théâtre Daniel Sorano en 1965 à la veille de la célébration du 1èr Festival Mondial des Arts Nègres . Mais malgré quelques timides tentatives, l’écriture théâtrale historique continue à prendre le pas sur les autres formes et finit par atteindre ses limites. Ainsi, victime de sa dramaturgie, le théâtre s’amenuise et éloigne le public des salles.


     Aujourd’hui, la dramaturgie contemporaine sénégalaise cherche désespérément une respiration autour d’un repère qui finalement ne lui parle pas et est devenu un obstacle qu’il contourne pour ne pas l’abattre. Et si le repère est devenu l’obstacle, ne faut-il pas l’abattre ?

        

    Le projet concours d’écriture dramaturgique « Ecriture en scène » que nous proposons est une alternative qui tend à stimuler l’émergence d’auteurs sénégalais – ou vivant au Sénégal- pour le théâtre et la scène afin de créer une émulation et enrichir ainsi la création théâtrale.


    Un appel à participation est lancé


    Le projet prévoit de récompenser les lauréats du concours, désignés par un comité de lecture qualifié, en lui attribuant une bourse d’écriture au Sénégal ou bien une résidence d’écriture en France. Les textes seront ensuite montés à Dakar par la Compagnie Les Gueules Tapées et d’autres compagnies/metteurs en scène et programmés au FEST’ART Festival International Théâtre pour la Paix, puis proposés au festival Casamance en scène en 2013. Pour la diffusion, le réseau culturel français sénégambien pourra être mobilisé ainsi que les centres culturels de quartier de la ville de Dakar. Ce programme de soutien au théâtre sénégalais se situe donc à plusieurs niveaux : aide à l’écriture, aide à la création/production et aide à la diffusion.

     

     Règlement concours

    Article 1. Le FEST’ART en partenariat avec l’Institut Français de Dakar, le Grand théâtre National, et la Mairie de Dakar organise au Sénégal la 1èr édition d’un concours d’écriture théâtrale dénommé ECRITURE EN SCENE.

     

    Article 2. Le concours est ouvert à toutes personnes résidantes au Sénégal. La candidature féminine est encouragée. Le concours sera lancé le 27 Mars 2012 journée mondiale du théâtre.

     

    Article 3. Dépôt. Les dossiers de candidature seront reçus sous forme de projet d’écriture de pièce de théâtre et doivent comprendre un texte de théâtre inédit à la scène et à l’édition (ou un extrait), le propos de l’auteur, et une lettre de motivation présentant l’intérêt de l’auteur à participer à ce concours. Les dossiers doivent être impérativement déposés à l’accueil de l’Institut français de Dakar au 89 rue Joseph T. Gomis ou envoyés par mail aux l’adresses suivantes : msamb@ifdakar.org; macfestart@hotmail.com au plus tard le 27 mai 2012.

     

    Article 4. Présélection. A l’issue de la phase de dépôt des projets, Les dossiers anonymes seront soumis au comité de lecture pour une première sélection. Les auteurs sélectionnés seront invités pendant la première quinzaine du mois de juin 2012, à participer à un atelier d’écriture de renforcement de capacités en techniques d’écriture dramaturgiques pendant trois jours. Seuls les auteurs qui ont adhéré à cette phase pourront participer au concours final. Le dépôt des manuscrits aboutis se fera impérativement au plus le 30 septembre 2012.

     

    Article 5. Le jury. Un jury composé de metteurs en scène, d’universitaires, de dramaturges, de Directeurs de Centres se réunira en octobre 2012 pour sélectionner les meilleurs de ces textes pour leur originalité. Les textes envoyés demeurent la propriété pleine et entière de leurs auteurs. Sauf décision contraire du jury, trois prix Ecriture en scène seront attribués. La participation au concours implique l’acceptation pleine et entière du règlement et des décisions du jury, ces dernières étant sans appel.

     

    Article 6. La promotion. Le jury peut proposer aux lauréats une résidence d’écriture pour améliorer les textes. Les manuscrits qui sortiront de ces résidences, seront proposés à l’édition à la Direction du Livre et de la Lecture du Ministère de la Culture du Genre et du Cadre de vie et diffusés largement auprès des librairies, des bibliothèques et établissements pour promouvoir les auteurs. Les textes lauréats seront mis en espace par des metteurs en scène et des comédiens professionnels à l’Institut Français de Dakar et au Grand Théâtre National à l’occasion de la prochaine édition du FEST’ART et du festival Casamance en scène avant d’être proposés en tournée nationale et internationale.

     

    CONTACT:
    Macodou MBENGUE Centre Culturel Blaise SENGHOR, 6 Boulevard Dial DIOP, BP 7001 Dakar- Médina / Tel 221 77 643 37 15 / Mail : macfestart@hotmail.com, Moustapha Samb, Responsable Adjoint du secteur Culturel, 89 rue Joseph T. Gomis BP 4003 DAKAR Tél : (221) 33 823 03 20 Fax : (221) 33 821 26 19 / Mail : msamb@ifdakar.org
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    13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 20:04
    Restitution de formation en théâtre : Blaise Senghor révèle de jeunes «pro»

    fargass-loeil-du-cyclone.jpg60 comédiens ont vendredi dernier, charmé un public venu nombreux au Centre culturel Blaise Senghor. Ils ont suivi une formation en théâtre du 19 mai au 22 juillet dernier. Et pour la restitution des enseignements reçus, le Fest’Art initiateur de l’évènement a mis sur scène de jeunes talents qui n’ont rien à envier à ceux sortis de l’Ecole des arts. Au Sénégal, beaucoup de personnes s’intéressent de plus en plus à la pratique théâtrale. Le 4eme  art est devenu un secteur incon­tournable de développement et d’épanouissement dans le domaine de la culture. Mais, «pour avoir un théâtre compétitif, il faut que les comédiens soient formés», estime Macodou Mbengue, le Di­rec­teur du Fest’art, pour qui, «le théâtre va avec la formation». Convaincu de son opinion, il organise chaque année un atelier de formation pour ceux qui ambitionnent d’évoluer dans ce milieu. Et c’est pour clôturer la dernière en date, qu’il a organisé à Blaise Senghor, un atelier de restitution qui a réuni sur les planches de jeunes talents. «Il y a de jeunes talents qui veulent faire du théâtre mais qui n’ont aucune formation. L’Ecole des arts a fermé ses portes et ces jeunes n’ont pas des professeurs qui peuvent les former», a déploré Mocodou Mbengue, qui dit vouloir à travers cette formation, «montrer aux jeunes que le théâtre a besoin d’énergie et de rythme sinon la pièce devient monotone».«Pendant les premiers jours de formation, nous avons fait de l’éducation physique. Et ils me demandaient si l’on a besoin de faire cela pour jouer du théâtre. C’est après la distribution des rôles qu’ils ont compris qu’il faut de l’endurance physique pour faire du théâtre. Le théâtre, ce n’est pas seulement s’asseoir dans un salon, se maquiller et parler», a affirmé M. Mbengue qui, ne manque pas de lancer un appel à la tutelle afin qu’elle apporte un appui à la création. Cette formation avait pour but de former les comédiens en herbe sur les techniques du «jeu de l’acteur» afin de les doter de «techniques et d’outils académiques capables d’apporter une valeur ajoutée à leur pratique théâtrale». Ainsi, les jeunes comédiens ont-ils savamment restitué différentes scènes qui leur ont servi de base pour la formation. De la représentation des sketchs de la vie quotidienne à une séquence de la pièce L’Avare de Molière, ils ont su convaincre leur auditoire sur la qualité de leur talent basé sur un jeu de scène assez bien travaillé. Leur maîtrise de la scène, leur capacité d’improviser des séquences qui ne manquent pas de faire tordre de rire le public, ont su convaincre plus d’un. Mais, la pièce de théâtre qui a le plus charmé les invités retrace une histoire dans une langue inconnue. Les comédiens ont improvisé un dialecte qui n’existe nulle part. Pourtant, le public a compris et saisi le message. La pièce mettait en scène un jeune villageois qui vient d’arriver en ville et fait croire à son entourage qu’il est un immigré venu d’une autre contrée. Un père de famille trop cupide lui donne alors sa fille en mariage. Mais le jour des festivités du mariage, la femme de «l’immigré» restée au village débarque ainsi qu’une autre fille qu’il a engrossée… Outre la beauté de l’histoire et du texte, la particularité de cette pièce, c’est qu’elle est jouée dans une langue que personne ne comprend. Une manière pour les nouveaux talents de dire au public qu’il ne suffit pas de parler la même langue pour  se comprendre et faire du théâtre.

     

    Après la restitution de la formation, des diplômes ont été remis à titre symbolique à chaque comédien ayant suivi du 19 au 22 juillet dernier cet atelier. L’association culturelle Fest’Art est un centre de création et de diffusion artistique créé en 2000 par la compagnie théâtrale Les Gueules Tapées, dans le souci d’impulser une nouvelle dynamique au théâtre sénégalais.

    kndoye@lequotidien.sn


    Macodou Mbengue, comédien et metteur en scène:
    « Il faut un théâtre qui parle à tout le monde

    animation-kombert-maitre-barry.jpgMacodou Mbengue, comédien et  metteur en scène veut apporter une nouvelle image au théâtre sénégalais, elle doit être plus professionnelle et universelle. Il a donné un avant goût avec ses élèves lors d’une représentation théâtrale du centre culturel Blaise Senghor. Les 50 élèves, âgés de 20 à 60 ans, du comédien et metteur en scène  Macodou Mbengue, ont présenté vendredi dernier au Centre culturel Blaise Senghor la représentation finale d’un atelier de deux mois.  « Ils faisaient du théâtre dans la rue. Je leur ai proposé de suivre une formation pour améliorer leur jeu théâtral » explique le metteur en scène de la compagnie des « Gueules Tapées ».  Le théâtre populaire est très répandu au Sénégal. « Tout le monde fait du théâtre. A l’école, le théâtre se range au même niveau que le sport » souligne Macodou. C’est d’ailleurs comme cela qu’il a débuté. Originaire de Rufisque Macodou   est passionné de théâtre depuis son enfance.   Il a subit une formation  pendant cinq années à l’école des arts de Dakar. Il s’est produit dans le monde entier avec « les gueules tapées » et armé de son expérience il  crée en 2000  le « Fest Art, un festival international du théâtre pour la paix » à Dakar.Avec une 6ème édition du Fest Art est devenu un événement majeur de théâtre professionnel au Sénégal. L’objectif de Macodou est de lui donner une renommée internationale, en optimisant la circulation des artistes et des œuvres théâtrales sénégalais et d’autres pays. « On joue dans divers endroits à Dakar pour toucher toute la population » explique t-il. Mais le metteur en scène souhaite aller plus loin encore : « Je veux former au théâtre professionnel, tous ces jeunes talents sénégalais qui sont dans la rue ».

     

    Le rythme et l’énergie du jeu sur la scène Lors du stage à Blaise Senghor, il a transmis aux élèves les deux techniques fondamentales pour un comédien : le rythme et l’énergie du jeu sur la scène de théâtre. « Je leur ai fait travailler des textes de Molière, en français et en wolof. Je voulais qu’ils voient le théâtre autrement avec un texte à apprendre, des postures de scènes à imiter », explique Macodou Mbengue.   La représentation finale a été une belle réussite. Les 50 élèves, dont des mères de familles, ont fait face pour la première fois à un grand public. « Ils ont assurés. Je suis très fières d’eux » commente le professeur.  Pour Macodou, il n’est pas question de les lâcher après cette étape. « Je prépare maintenant une production avec certains d’entre eux. Le talent vient de la rue, il suffit juste de le montrer sous les projecteurs » dit-il.  Mais pour cela, le comédien a besoin d’un soutien financier. S’il a réussi à proposer un stage gratuitement, il avoue néanmoins ne plus pouvoir continuer sans financement. « Le théâtre est une autre façon de voir la vie. Investir dans l’art théâtral est fondamental au Sénégal » argumente t-il. Aujourd’hui, « je souhaite amener le regard des sénégalais vers une autre forme de théâtre ; un théâtre plus universel » avance-t-il. Selon lui, les comédiens doivent éviter de jouer seulement en wolof et de se braquer sur un seul thème. « Il faut un théâtre qui parle à tout le monde », c’est ainsi qu’il peut aussi s’exporter  au-delà des frontières africaines.

    Sarah SUDRE

    Le Soleil

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    14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 16:08

    mac texteL’amateurisme tue les règles de l’art
    Le théâtre sénégalais a perdu son lustre des années 60 et 70, déserté par le public, embrouillé par une nouvelle armada de troupes et de comédiens amateurs au registre souvent fantaisiste, mais également noyé par l’univers cathodique ambiant et les nouvelles technologies qui s’évertuent à lui voler la vedette. En ses années fastes, notre théâtre avait conquis l’Afrique, décrochant la Médaille d’or du théâtre au premier festival culturel panafricain d’Alger 1969 avec « l’Exil d’Alboury » de Cheikh Aliou Ndao. Cette pièce épique était servie par le jeu d’acteurs de talents dont un certain Omar Seck, devenu une icône de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano. Ce même Omar Seck dont la disparition, mercredi dernier, a endeuillé la grande famille du théâtre.

    Au moment où l’on célèbre, ce samedi 27 mars, la Journée mondiale du théâtre sous le thème de la Renaissance africaine, il est tout aussi opportun de saisir l’occasion pour rendre, comme l’a décidé le ministère de la Culture, un hommage mérité à tous nos créateurs et grands comédiens aujourd’hui disparu, tels que Omar Seck, Lucien Lemoine, Thierno Bâ et Isseu Niang. La célébration de la journée mondiale du théâtre devrait être le prétexte de jauger les difficultés qui entravent notre théâtre.Le   concourir à un véritable essor du vrai théâtre. Celui là est réputé être un art qui met le comédien au contact du public, dans une relation vivante et un éveil réel des consciences. Il semble à ce sujet que l’appellation « théâtre populaire » soit toujours en mal de définition exacte, à la recherche d’une certaine légitimité face à la prestance du théâtre dit professionnel. On peut considérer, comme le Pr Ousmane Diakhaté, directeur du théâtre national Daniel Sorano, que l’adjectif « populaire » peut s’apprécier par rapport à un impact sur le public, comme ce théâtre de masse qui accueille le plus grand nombre de spectateurs, mais le théâtre peut être « populaire » également du point de vue du lieu de son implantation. Si l’on s’accorde sur les terminologies, un théâtre n’exclut pas l’autre. Théâtre populaire n’est pas forcément synonyme de théâtre amateur, car certains amateurs ont la qualité de jeu de professionnels. Par ailleurs, l’attrait des techniques audiovisuelles ne devrait pas nuire, outre mesure, le théâtre, tant qu’il s’agit d’une scène de théâtre « filmé ». Il faudrait surtout éviter la confusion entre les acteurs des téléfilms populaires mis en boîte et vendus en CD et les comédiens du théâtre qui jouent dans les scènes d’art dramatique. Le vrai théâtre, comme un miroir social, est joué pour faire face aux mystères et conflits qui inquiètent les hommes. Il est ainsi un exutoire des passions, un éveilleur de conscience et, à la fois, un moyen de divertissement utile à la société. A ce titre, il mérite une certaine attention pour ne pas tomber dans un dilettantisme stérile.

    La pratique du théâtre au Sénégal a amorcé un déclin, après avoir connu des périodes fastes. Les causes sont à chercher dans le déficit de formation des comédiens, le manque d’infrastructures et l’influence des Nouvelles technologies de l’information et de la communication. La domestication du 4e art contribue-t-elle à sa perte ? Le théâtre populaire peut-il survivre à l’amateurisme à outrance ? Le dramaturge, écrivain et critique littéraire sénégalais, Mbaye Gana Kébé, a indiqué que le déficit de formation des comédiens pourrait, en partie, expliquer la décadence du théâtre populaire au Sénégal. « Le théâtre populaire est devenu un art prostitué à partir du moment où tout le monde s’érige en comédien sans une formation initiale pour rendre à cet art ce qui lui appartient », a-t-il déploré. Il a cité en exemple, le secteur touristique où, pour satisfaire leur clientèle, des promoteurs touristiques recrutent des pitres plutôt que des comédiens professionnels. Dès lors, s’est-il insurgé : « l’art sur commande, l’amateurisme éhonté et le bricolage desservent le théâtre ».

    M. Kébé considère que le théâtre populaire est un théâtre innocent, spontané où les spectateurs deviennent des acteurs. C’est un théâtre qui vient du peuple et va au peuple sans règles contraignantes, avec des thèmes diversifiés. Un art qui colle avec la réalité, c’est-à-dire, le vécu quotidien du peuple. « C’est pourquoi, le sketch télévisé « goorgoorlu » qui raconte la vie quotidienne d’un crève la faim, a connu un grand succès. Le couple « Goor » et « Diekh » symbolise des milliers de Sénégalais » a affirmé Mbaye Gana Kébé. Le poète et dramaturge, Mamadou Traoré Diop, soutient que le Sénégal regorge de beaucoup de talents dans le 4e art. Tout dépend de la volonté politique des gouvernants et de l’ambition des acteurs de cet art pour lui redonner son lustre d’antan. « L’amateurisme tue l’art. Or, le théâtre est un art très exigeant » lance-t-il.

    Cibler la masse la plus importante du peuple

    N’est ce pas la vocation du théâtre d’être populaire, d’être destiné au plus grand nombre, par opposition à un théâtre d’élite ou d’essai réservé à une catégorie de privilégiés ou de professionnels en quête de voies nouvelles pour sortir des sentiers battus ? « Pour moi, soutient le dramaturge et écrivain Marouba Fall, un théâtre populaire n’est rien d’autre qu’un théâtre qui aborde des thèmes concernant le peuple, un théâtre ayant pour cible principale la masse la plus importante du peuple ». Au Sénégal, aujourd’hui, le théâtre populaire se distingue du théâtre professionnel. Le premier est joué en langue nationale et par des troupes d’amateurs, au sens positif du terme. Pour illustrer ce théâtre, on peut citer des comédiens célèbres comme El Hadj Mor Mbaye, Feu Makhourédia Guèye, Bay Ely, Seune Sène, El Hadj Abdoulaye Seck... L’autre théâtre, dit professionnel, est joué en langue française par des comédiens formés à l’Ecole des Arts devenue le Conservatoire National des Arts. Selon Marouba Fall, le théâtre populaire se comporte assez bien, si on en juge par l’engouement qu’il suscite auprès des jeunes et des femmes, par l’impact qu’il a sur le langage et la façon d’être de ses adeptes. Il colle à la mentalité du Sénégalais moyen, de son vécu quotidien. Le nombre de troupes théâtrales qui s’accroît d’une année à l’autre, montre bien l’essor de ce mode d’expression artistique qui devient une réalité incontournable sur le champ culturel national. Marouba Fall est nuancé dans son propos, « je peux dire humblement que le théâtre populaire gagnerait beaucoup en sortant progressivement de l’improvisation qui nuit à la qualité des messages délivrés, à celle du jeu des acteurs ».

    Professeur de lettres, conteur, comédien et formateur, Massamba Guèye avance qu’au Sénégal, le théâtre populaire a été pendant longtemps porté par le travail de feu Mademba Diop, inspecteur de la jeunesse et directeur du théâtre populaire. La déliquescence du théâtre populaire vient du fait que les Associations sportives et culturelles (Asc) sont de plus en plus tournées vers le sport. Le volet artistique est inexistant. Cela explique cette chute du théâtre populaire. « Faut-il répéter, a déploré Marouba Fall, je n’apprécie pas un théâtre improvisé où les comédiens ne travaillent pas à partir d’une œuvre intégrale, écrite par un auteur reconnu. C’est un théâtre où chaque comédien y va selon son humeur et son inspiration, où le jeu des acteurs n’est pas organisé, où la personne et le personnage se confondent, où enfin, la réalité et le jeu se mêlent comme le fleuve et la mer ». Selon l’écrivain et dramaturge sénégalais El hadji Seydi Sow, l’expression « théâtre populaire » sera prise dans une double acception : un théâtre spécifiquement destiné au peuple, consommé par les couches de la société maintenues à l’écart d’une culture reconnue, celle des théâtres « d’art » à caractère institutionnel ; un théâtre émanant du peuple (hauteur, auteur), d’un imaginaire collectif et d’un langage (oralité, expression corporelle et musicale) irréductible à la seule culture livresque. Dans le premier cas, le « théâtre populaire » nourrit volontiers, au risque du « populisme », des intentions politiques, portées par un souci d’égalité républicaine ou par une volonté d’ordre social. Dans le second cas, le « théâtre populaire » est traversé par l’utopie d’une énergie créatrice et d’une inventivité sans tabou, susceptibles de régénérer un art menacé de sclérose par la culture littéraire qui s’en est emparé. Amuser, instruire, émanciper, édifier... sont les défis du théâtre populaire. Le théâtre peut se porter mieux. Le théâtre populaire sénégalais doit se réorganiser. Le déficit d’infrastructures est un mal qui l’affecte. Aujourd’hui, le théâtre doit avoir une mobilité qui lui permet de sortir sans difficulté des espaces fermés de Dakar pour aller à Tambacounda, de Sorano pour se jouer dans une salle de spectacle en banlieue ou dans une cour de récréation d’un lycée à Ziguinchor. Mieux, le théâtre doit pouvoir voyager sans un nombre pléthorique de comédiens et sans un décor encombrant. Car, la tendance du théâtre contemporain est de mettre l’accent sur la densité du texte, au détriment des personnages et du décor. De plus en plus, ce sont des pièces de théâtre d’un à quatre personnages au maximum qui sont montées à travers les scènes du monde.

    Histoire et évolution du théâtre

    Le dramaturge anglais Shakespeare disait que « le monde entier est un théâtre. Et tous, hommes et femmes n’en sont que les acteurs. Chacun y joue successivement les différents rôles d’un drame en sept âges ». La notion de « théâtre populaire » est généralement ancrée dans le XXe siècle où elle fut portée par les théories de Romain Rolland et par les activités de Maurice Pottecher, créateur du Théâtre du Peuple, ou de Jean Vilar à Avignon et Paris, avant Villeurbanne. La notion était redéfinie au même moment par Roland Barthes en opposition au « théâtre bourgeois » ou au « théâtre commercial ». Le théâtre populaire, en tant que pratique collective, mais aussi en tant que théorie esthétique et idéal social, possède une histoire plus ancienne. « Théâtre du Peuple » fut le nom donné à la première salle de l’Odéon en 1794. Dans les premières décennies du XVIIIe siècle, les théâtres de la Foire étaient un lieu de brassage social et d’invention esthétique. Au fil du XVIIIe siècle, l’émergence d’un nouveau public issu du tiers-état et de nouvelles cultures urbaines ont déplacé les enjeux de la poétique dramatique, doublée sur les tréteaux, par des pratiques anarchiques et innovantes. Celles-ci se multiplient encore pendant la Révolution, grâce à la liberté des théâtres octroyée en 1791. De cette liberté théâtrale et de cette invention esthétique naissent les trois genres dramatiques voués à dominer la scène française du XIXe siècle, l’opéra-comique, le vaudeville et le mélodrame. « Le théâtre doit faire de la pensée, le pain de la foule », a dit Victor Hugo dans Les Burgraves. Il est un des genres littéraires majeurs après la poésie et le roman. Il s’y ajoute qu’il se situe entre « l’écrit » et « le dit » et se définit comme un art collectif destiné à la collectivité. Il n’atteint sa plénitude que lorsqu’il devient un spectacle offrant à la société l’occasion de se regarder comme dans un miroir. Sa mission fondamentale est de permettre à une communauté de se situer et de réagir en avançant pour mieux prendre en main son destin. Fonction pédagogique d’un art !

     

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    26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 22:32

     


    Création au théâtre National Daniel Sorano le 14 mai 2008

     

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    3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 22:16
    Macodou Mbengue, comédien et metteur en scène : « Il faut un théâtre qui parle à tout le monde »

    Macodou Mbengue, comédien et  metteur en scène veut apporter une nouvelle image au théâtre sénégalais, elle doit être plus professionnelle et universelle. Il a donné un avant goût avec ses élèves lors d’une représentation théâtrale du centre culturel Blaise Senghor.
    Les 50 élèves, âgés de 20 à 60 ans, du comédien et metteur en scène  Macodou Mbengue, ont présenté vendredi dernier au Centre culturel Blaise Senghor la représentation finale d’un atelier de deux mois.  « Ils faisaient du théâtre dans la rue. Je leur ai proposé de suivre une formation pour améliorer leur jeu théâtral » explique le metteur en scène de la compagnie des « Gueules Tapées ».  Le théâtre populaire est très répandu au Sénégal. « Tout le monde fait du théâtre. A l’école, le théâtre se range au même niveau que le sport » souligne Macodou. C’est d’ailleurs comme cela qu’il a débuté. Originaire de Rufisque Macodou   est passionné de théâtre depuis son enfance.   Il a subit une formation  pendant cinq années à l’école des arts de Dakar.
    Il s’est produit dans le monde entier avec « les gueules tapées » et armé de son expérience il  crée en 2000  le « Fest Art, un festival international du théâtre pour la paix » à Dakar.
    Avec une 6ème édition du Fest Art est devenu un événement majeur de théâtre professionnel au Sénégal. L’objectif de Macodou est de lui donner une renommée internationale, en optimisant la circulation des artistes et des œuvres théâtrales sénégalais et d’autres pays. « On joue dans divers endroits à Dakar pour toucher toute la population » explique t-il. Mais le metteur en scène souhaite aller plus loin encore : « Je veux former au théâtre professionnel, tous ces jeunes talents sénégalais qui sont dans la rue ».

    Le rythme et l’énergie du jeu sur la scène
    Lors du stage à Blaise Senghor, il a transmis aux élèves les deux techniques fondamentales pour un comédien : le rythme et l’énergie du jeu sur la scène de théâtre. « Je leur ai fait travailler des textes de Molière, en français et en wolof. Je voulais qu’ils voient le théâtre autrement avec un texte à apprendre, des postures de scènes à imiter », explique Macodou Mbengue.   La représentation finale a été une belle réussite. Les 50 élèves, dont des mères de familles, ont fait face pour la première fois à un grand public. « Ils ont assurés. Je suis très fières d’eux » commente le professeur.  Pour Macodou, il n’est pas question de les lâcher après cette étape. « Je prépare maintenant une production avec certains d’entre eux. Le talent vient de la rue, il suffit juste de le montrer sous les projecteurs » dit-il. 
    Mais pour cela, le comédien a besoin d’un soutien financier. S’il a réussi à proposer un stage gratuitement, il avoue néanmoins ne plus pouvoir continuer sans financement. « Le théâtre est une autre façon de voir la vie. Investir dans l’art théâtral est fondamental au Sénégal » argumente t-il. Aujourd’hui, « je souhaite amener le regard des sénégalais vers une autre forme de théâtre ; un théâtre plus universel » avance-t-il. Selon lui, les comédiens doivent éviter de jouer seulement en wolof et de se braquer sur un seul thème. « Il faut un théâtre qui parle à tout le monde », c’est ainsi qu’il peut aussi s’exporter  au-delà des frontières africaines.
     

    Sarah SUDRE

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